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un peu
d'histoire
Contexte :
Pour les peuples Kanak ou Maohi la
"terre des pères" est le réceptacle de l'identité
autant qu'un espace nourricier à l'échelle de tout groupe
familial traditionnel. Les Kanaks, minoritaires sur leur propres
terres (44,1%), ont entamé, dans les années quatre-vingt, un
combat, parfois violent, pour la reconnaissance officielle de
leur existence et le respect de leurs particularismes.
En Nouvelle Calédonie, tout le monde garde
en mémoire le drame de la grotte d'Ouvéa. C'était en avril
1988, la prise en otage de vingt-quatre gendarmes sur l'île
d'Ouvéa, se terminait dans le sang : dix-neuf Kanaks et deux
militaires tués. Que revendiquaient ces Kanaks ? La restitution
de toutes les terres confisquées par les Français, un meilleur
partage du pouvoir politique avec les communautés blanches et le
droit à l'autodétermination.
Quatorze ans plus tard, grâce aux accords
de Matignon signés en juin 1988, la Nouvelle Calédonie
bénéficie d'un statut particulier. "L'organisation
institutionnelle de l'île est unique dans le droit français, ce
n'est plus un Territoire d'Outre Mer (TOM) et pas encore un un
Etat indépendant", explique Eric Wittersheim, antropologue
et spécialiste de l'Océanie. Entre autres, Paris s'est engagé
à définir la citoyenneté calédonienne, à créer un Congrès
et un Sénat coutumier et à organiser sur place à partir de
2014 un référendum sur l'indépendance de l'île.
(Jean-Christophe Brisard - GEO
Nº274 décembre 2001)
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Repères :
1969 - 1972 : boom sur le nickel en
Nouvelle Calédonie, 10% des revenus de l'île, 1400
emplois seulement sur les 65 000 actifs, 92% des exportations de
l'île, 1997 : 12% de la production mondiale de nickel avec 136
000 tonnes de métal contenu.
25% des ressources financières
assurées par la manne des transferts finnanciers de l'état
français.
tourisme : deuxième employeur du
pays avec 4 000 emplois directs ou induits.
coût de la vie : 1/3 plus élevé
qu'en métropole.
chômage : surtout en brousse, près
de 19% de la population
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Economie et politique
Pour l'outre-mer en général, le pouvoir
d'achat des fonctionnaires reste un moteur de l'économie
qui n'arrive plus à pourvoir seule aux besoins des
habitants. Le secteur public est en effet, dans le PIB, le
premier de l'économie calédonienne. La part des salaires
versés par l'administration représente plus de 50% des salaires
versés et le pouvoir d'achat des fonctionnaires constitue près
de 30% de l'ensemble contre 15% en métropole. Si l'on fait la
balance de ce que donne l'état et de ce que prend l'état, on
s'apperçoit que le bénéfice net pour l'outre-mer s'élève à
50 milliards de francs (progresion de 50% entre 1990 et 1995). Un
chiffre à rapprocher des 40 milliards que nous saupoudrons
chichement dans l'ensemble du monde pour les besoins de notre
politique de coopération.
Pour la Nouvelle Calédonie, avec son
nickel, la sortie complète de la sphère de souveraineté
française serait possible. Mais elle implique que d'autres
prennent le relais du soutien économique et social. Or aucune
grande puissance n'est décidée à en payer le prix. Si les
nouveaux plans de développement du nickel, à l'étude, voient
le jour, la Nouvelle Calédonie pourrait envisager une
intégration économique dans un grand pays comme l'Australie.
Mais les dirigeant australiens, aux prises avec les problèmes
des aborigènes, verraient-ils d'un bon il une Calédonie
dirigée, au moins partiellement, par les mandataires du peuple
mélanésien kanak ?
Quels que soient les rapports que les
collectivités d'outre-mer entretiendront dans le futur avec la
république française, on doit admettre qu'elles ont contribué
au bon renouvellement de la nation, à sa diversité culturelle,
à sa capacité à coopérer et à rayonner sur le plan
international. Leur poids démographique n'a jamais été aussi
élevé. En 2001, ses ressortissants représentent environ 5% de
la population de nationalité française (métropole comprise).
Il faut y ajouter les enfants d'habitant d'outre-mer ayant gardé
la nationalité française ou naturalisés depuis trente ans, ils
représentent 8% de la population de l'hexagone. Désormais, à
Paris, à Strasbourg ou à Bruxelles, on voit l'outremer
différemment. Une richesse encore mal connue de la France et de
l'Europe.
(J-P. D. - GEO Nº274 décembre
2001 et P. M. - GEO Nº239 janvier 1999)
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contact : R.
Kirsch